Territoires en Santés : une semaine pour penser les liens entre environnement et santé
Du 31 mars au 4 avril 2025, Montpellier a accueilli l’École de Printemps « Territoires en Santés », un événement scientifique en collaboration avec des acteurs du territoire organisé dans le cadre du Campus Anthropocène.
Cette semaine d’échanges, de formations et d’explorations de terrain a rassemblé des doctorant·es, des chercheur·es, des professionnel·les de l’environnement et de la santé et des sciences humaines et sociales ainsi que des acteur et actrices de la société civile et des collectivités territoriale autour d’un objectif commun : mieux comprendre les interconnexions entre santé humaine, écosystèmes et dynamiques territoriales.
Pensée comme un espace de formation et de co-construction des savoirs, l’École de Printemps a proposé des conférences, ateliers, balades exploratoires et restitutions collectives permettant de croiser les regards scientifiques, les expertises de terrain et les affects liés à un territoire.
L’approche adoptée s’appuie sur les cadres théoriques de l’exposome, du One Health et des solutions fondées sur la nature, en les confrontant aux réalités locales et aux tensions concrètes qui traversent le territoire Montpelleriens : urbanismes croissant, changement climatique, perte de la biodiversité.
Les sessions de terrain ont constitué l’un des temps forts de la semaine. Elles ont permis d’illustrer les enjeux environnementaux et sanitaires à partir de situations concrètes dans la métropole de Montpellier.
Mardi : La Mosson, entre gestion de l’eau et faune urbaine
Une double exploration autour de la Mosson a introduit les participant·es aux problématiques de qualité de l’eau, de biodiversité aquatique et de cohabitation entre humains et animaux sauvages en milieu urbain.
- Santé de la Mosson : comment évaluer l’état écologique d’un cours d’eau ? Quelles représentations en ont les habitant·es ? Quelles politiques publiques pour la protéger ?
- Présence des sangliers en ville : cette balade a soulevé des questions sur la gestion des espèces sauvages, les perceptions du « sauvage » en milieu urbain, et leurs impacts sanitaires et sociaux.
Mercredi : Le Lez, la biodiversité et les tensions urbaines
Le deuxième jour de terrain s’est centré sur le Lez, entre exploration naturaliste et débats autour de la végétalisation urbaine et des espèces envahissantes.
- La qualité écologique du Lez, les initiatives de restauration et l’usage de la rivière comme espace public ont été discutés avec les gestionnaires et scientifiques.
- Les enjeux sanitaires liés à la végétalisation, comme la prolifération de moustiques.
- Une attention particulière a été portée à la présence des ragondins, espèces envahissantes.
Jeudi : Pollution, infrastructures et gouvernance de l’eau
La journée de jeudi a approfondi la question de la pollution de l’eau et de sa gouvernance à travers :
- Une visite de sites expérimentaux de désimperméabilisation, abordant la réduction des polluants par la transformation des sols urbains.
- Une rencontre avec la Régie des Eaux pour mieux comprendre les circuits de production d’eau potable, ses enjeux de gouvernance et de transparence, dans un contexte de changement climatique et de tensions sur la ressource.
Vendredi : Temps de synthèse et perspectives
La semaine s’est clôturée par une matinée de restitution collective, où les participant·es ont pu présenter les apprentissages issus des différentes journées, débattre des tensions entre objectifs écologiques et contraintes sociales, et identifier des pistes d’action pour leurs propres travaux de recherche ou d’intervention.
L’École de Printemps « Territoires en Santés » a permis d’instaurer une démarche interdisciplinaire et collective, intégrant sciences sociales, écologie, santé publique et urbanisme.
Cette pluralité d’approches a favorisé une meilleure compréhension des interactions complexes entre les milieux de vie, les politiques publiques et les dynamiques sociales.
La forte implication des acteurs institutionnels, associatifs et scientifiques du territoire a donné à l’événement une dimension concrète, ancrée, et résolument tournée vers la transformation.
L’organisation de cette semaine n’aurait pas été possible sans l’implication de nombreuses personnes et structures : Un grand merci aux intervenant·es pour la qualité de leurs contributions, aux participant·es pour leur engagement tout au long de la semaine, et aux partenaires scientifiques, institutionnels et associatifs qui ont apporté leur expertise et leur soutien logistique.
Cette école a été organisée et financée par le Centre des Politiques de la Terre d’Idex Paris-Cité et l’institut ExposUM de l’Université de Montpellier et ses partenaires, en collaboration avec la ville et la métropole de Montpellier. Elle n’aurait pas été possible sans la participation de nombreux acteurs de terrain. Elle est la cinquième édition des Campus Anhtropocène organisée chaque année par le Centre des politiques de la terre.
Cette école est une étape parmi d’autre pour penser et opérationnaliser des approches One Health une seule santé à Montpellier et dans la région Occitanie. Nous travaillons actuellement à des formats de restitutions, notamment à travers une exposition pour permettre de continuer à faire vivre ce qui a été appris et produit pendant cette semaine.
Cliquez ici pour consulter le programme de cette école de printemps.


